Profitant d’un passage au Vietnam
pour raisons professionnelles, j’ai eu l’opportunité de visiter le
groupe Aiki Jujitsu Vietnam d’Ho Chi Minh Ville. Ce groupe, dans la
lignée de Minoru Mochizuki sensei, avait en effet contacté
la FMNITAI il y a quelques mois pour voir comment nous pourrions
travailler ensemble.
vendredi 20 mai 2016
Stage au Vietnam
lundi 16 mai 2016
Aunkai à Singapour
Le stage d’Aunkai du mois de mars à
Hong Kong avait été l’occasion de rencontrer Terry et Sherman, deux
pratiquants d’Aikido de Singapour. Ayant l’occasion de me rendre à
Singapour pour raisons professionnelles, nous en
avons donc profité pour organiser un petit stage d’Aunkai sur place.
Au final une cinquantaine de
personnes du groupe Aikido Shinjukai, dont une quarantaine
d’instructeurs et assistants, sont venus découvrir Aunkai pendant ces
deux heures. Un succès qu’aucun d’entre nous n’avait imaginé.
Le cours se limitant à 2h (bien
suffisant avec autant de monde sans climatisation quand on connait le
climat singapourien), il était difficile de tout couvrir et il a donc
fallu faire des choix. En l’occurrence j’ai choisi
de présenter les trois tanren de base (Maho, Shiko, TCJ) qui permettent
la construction de la structure en corps, des exercices de base avec
partenaire (notamment push out, walking maho, sage te, age te) et
quelques applications en lien avec l’Aikido pour
permettre aux pratiquants de voir ce que ce travail peut apporter à
leur pratique quotidienne.
J’aime pratiquer avec tout le monde
dans mes cours, et je dois avouer qu’avec un public aussi nombreux ce
fut difficile. Je crois en revanche avoir réussi a toucher tout le monde
plus d’une fois, même si ça n’était pas forcement
sur tous les exercices et Terry et Sherman m’ont aidé à corriger les
élèves sur certains mouvements.
J’ai particulièrement apprécié
l’accueil. Le groupe Aikido Shinjukai existe depuis 1988 et d’après ce
que j’ai compris je suis le premier intervenant non Aikido à y donner un
cours. Une superbe opportunité de pratiquer avec
un groupe qui a plus d’une cinquantaine de dojos dans la région.
Philip Lee, 6e dan Shihan, m’a très aimablement accueilli et
présenté a ses élèves et a participé au cours, redevenant simple élève
l’espace de quelques heures et est même venu me
voir quelques fois pour sentir les mouvements. Une humilité qu’on ne
retrouve pas partout et qu’il me semble important de noter.
L’attitude du groupe est peut-être
ce qui m’a finalement le plus surpris. Non-seulement ils ont accepté
assez facilement le travail qui leur était proposé même s’il était très
différent de leur travail habituel, mais c’était
aussi la première fois que lorsque je montrais quelque chose à
quelqu’un je me retournais et voyais toute la salle en seiza en train de
regarder. Pas pratique quand on veut glisser une information a une
personne seulement mais assez représentatif du coté studieux
du groupe.
vendredi 6 mai 2016
Manabu à Hong Kong
Alors que Manabu devait se rendre en Nouvelle Zélande, des problèmes indépendants de sa volonté l'ont fait s'arrêter 48h à Hong Kong. Une chance pour moi et les quelques rares motivés qui pratiquent Aunkai à Hong Kong puisqu'il a gentiment accepté de prendre mes deux cours en main et de nous faire pratiquer quelques exercices de la méthode. Ca a aussi été l'occasion de pratiquer un peu en privé à la maison, même si malheureusement nous n'avons pas eu autant de temps que nous aurions pu le souhaiter.
C'est en tout cas toujours un plaisir de voir Manabu et de pratiquer sous sa direction, et ce même si c'est toujours l'occasion de se demander si on a vraiment travaillé entre temps...
C'est en tout cas toujours un plaisir de voir Manabu et de pratiquer sous sa direction, et ce même si c'est toujours l'occasion de se demander si on a vraiment travaillé entre temps...
mardi 3 mai 2016
Le trop plein de Yang
Ivan Bel écrivait en 2010 sur le
blog du Fudoshinkan : « Tout le travail d’Akuzawa sensei est typiquement
Yang. Il travaille le plein, tellement plein qu’il déborde de toute
part et que parfois on peut le sentir frustre
de ne pouvoir donner sa pleine mesure, même sur son deshi qui subit
déjà beaucoup de la part de son maitre ».
Si le travail de sensei a changé
depuis et est devenu parfois très léger, ce travail reste au cœur de la
méthode et c’est quelque chose qui m’intriguait depuis longtemps. Je
pratique Aunkai depuis maintenant 6 ans, c’est
à la fois beaucoup et très peu parce qu’il m’a d’abord fallu nettoyer
toutes mes mauvaises habitudes, ce qui a pris 2-3 ans, puis reconstruire
le « frame » de mon corps. Il y a deux ans, sensei m’avait dit qu’il
était maintenant temps de commencer à bouger
de l’intérieur et comme à chaque fois qu’il me dit quelque chose, ses
mots ont eu deux ans d’avance sur mes capacités.
Depuis mars, j’ai modifié ma
pratique pour tester de nouvelles idées, notamment l’utilisation des
fascia et la création d’une tension dans le corps pour accumuler la
force et la relâcher à la manière d’un élastique. Ce sont
des idées que je pensais déjà avoir depuis plusieurs années, mais je
m’aperçois maintenant qu’elles n’étaient pas présentes dans mon travail
tant la sensation actuelle est différente de ce que je faisais encore il
y a quelques semaines.
Mon travail actuel consiste d’une
certaine façon à bander le corps comme un arc, à la différence qu’un arc
ou un élastique ne fonctionnent qu’avec une seule direction (je tire
vers l’arrière, l’élastique part vers l’avant
quand je le relâche). Le corps humain est infiniment plus complexe et
il existe au minimum 6 directions (avant-arrière, droite-gauche,
haut-bas) à mettre sous tension simultanément pour pouvoir libérer la
force dans n’importe quelle direction à n’importe quel
moment. Si sur le papier cela semble relativement aise, je me rends
compte maintenant qu’il faut déjà un certain travail sur le corps pour
réussir à générer cette tension, a fortiori dans plusieurs directions.
Mais revenons au point de départ de
cet article : l’aspect Yang de l’Aunkai. Jusqu’ici c’est quelque chose
que je ressentais relativement peu dans ma pratique. Elle était Yang
parce que je suis Yang moi-même mais je n’avais
jamais ressenti cette sensation de trop plein, et c’est ce qui a changé
ces dernières semaines. La création de ces tensions opposées semble
créer quelque chose de nouveau chez moi, que j’aurais beaucoup de mal à
expliquer : une sorte de boule derrière le sternum
qui semble être le point central de ces tensions, une boule elle-même
tiraillée par ces tensions et qui ne demande qu’à exploser. En plus de
l’accumulation de tension, j’y ressens une sorte de chaleur qui irradie
le reste du corps et qui ne redescend que quelques
heures plus tard. Avec une conséquence, si je le fais trop et trop tard
le soir, impossible de fermer l’œil. En pratique, ces tensions semblent
m’amener plus de fluidité, puisque chaque mouvement crée une nouvelle
tension dans le corps qui entrainera le prochain :
l’énergie est perpétuellement recyclée, réutilisée. Plus fluide, plus
explosif et manifestement plus surprenant puisque j’ai vu pour la
première fois une lueur de terreur dans les yeux de mes élèves en leur
montrant… apparemment ils ont l’impression d’avoir
un tigre en face d’eux. On essaiera avec un vrai tigre la prochaine
fois pour voir si la comparaison était valable.
Est-ce la bonne direction ? Comme
toujours en Aunkai, je n’en sais rien. Mais je crois que cette direction
mérite au moins d’être approfondie, tout en essayant de rééquilibrer
avec une pratique et un mode de vie plus Yin
à côté.
Libellés :
Formation du corps,
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