Mondo

Le Mondo est un moment de questions/réponses entre un enseignant et ses élèves. Pendant quelques minutes, tous sortent de la pratique physique, se réunissent autour du maitre, et profitent de ce moment pour éclaircir ce qui a besoin de l’être. Il peut s’agir de questions techniques, mais aussi théoriques, historiques, voire philosophiques. Maitre Hernaez propose régulièrement des Mondo lors de ces stages « longs », comme à Temple sur Lot ou au séminaire annuel des ceintures noires, et c’est toujours une excellente opportunité d’apprendre quelques anecdotes croustillantes ou de comprendre certains détails dont on parle rarement pendant la pratique, comme par exemple la raison pour laquelle les karateka français portent un liseré rouge sur leurs ceintures kyu. Un détail certes, mais qui pour un passionné a son importance.


Ayant fourni à mes élèves hier une version plus aboutie de ce que sera leur prochain passage de grades, j’en ai profité pour faire un break de 15 min pendant le cours pour un premier Mondo. Le but principal était bien évidemment de répondre à des questions sur le programme (notamment à des questions de terminologie), mais j’en ai également profité pour donner des précisions sur ce qui était attendu en termes de connaissances du Budo japonais, puisqu’une partie de l’examen consiste en un entretien Budo. Je n’avais pas réalisé cet entretien pour le premier passage, mais c’est un élément que je trouvais particulièrement important lors des passages de grade avec Me Hernaez. Sans demander au candidat d’avoir une connaissance extrêmement approfondie des arts japonais, il me semble fondamental de connaitre les bases. En l’occurrence savoir qui a créé l’école, qui est Minoru Mochizuki ou encore connaitre les trois grands noms du Budo (Jigoro Kano, Morihei Ueshiba, Gichin Funakoshi). Dans 10 jours nos cours auront lieu dans les locaux de SCAA, et nous saluerons la photo de Jigoro Kano en début et fin de cours. Quel intérêt si on ne sait pas qui est Jigoro Kano et ce qu’il a fait pour le Budo ? Que répondre dans ce cas à un nouveau qui nous poserait la question ?

Mais qui est donc ce petit moustachu?

Si ce Mondo était le premier, il ne sera évidemment pas le dernier. Peu importe le format et le nombre de questions, j’apprécie la motivation de mes élèves et leur envie d’en savoir plus. Le Mondo est l’occasion pour l’élève d’apprendre ce qui entoure la pratique et d’obtenir des réponses. C’est aussi l’occasion pour lui de réfléchir sur sa pratique car parfois une question répond à une autre question. Je ne crois pas que l’enseignement se réduise à un simple « téléchargement » d’informations du maitre à l’élève, mais au contraire que l’enseignant est là pour guider l’élève et lui permettre de réfléchir et de grandir par lui-même. Le Mondo est l’un des moyens d’y parvenir. Le Mondo peut aussi permettre à l’enseignant de se poser des questions auxquelles il n’avait pas pensé, et donc de grandir avec ses élèves. Et ce même si Me Hernaez aime dire sur le ton de la plaisanterie qu’une bonne question est une question à laquelle il a la réponse.

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"N'oubliez pas: une bonne question est une question à laquelle j'ai la réponse."
Maitre Hernaez 

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