Les dojos au Japon

Le dojo (道場), littéralement le lieu où l’on étudie la voie, fait l’objet de nombreux fantasmes, en particulier de la part de pratiquants non japonais. Moi le premier, j’imaginais un lieu presque sacré, avec des tatamis en paille de riz et une ambiance particulière, appartenant a une école spécifique. En réalité, si ces dojos existent, ils ne sont probablement pas la majorité, l’immobilier au Japon étant une réalité bien connue.

J’ai eu l’occasion lors de mes séjours au Japon de voir différents types de dojos. Il en existe probablement d’autres, et si c’est le cas je serai ravi de les découvrir.

Les grandes associations
Des associations comme le Kodokan (Judo) ou l’Aikikai (Aikido) ont bien évidemment des dojos de très grande taille pour accueillir les étudiants locaux comme étrangers. Je n’ai pas visité l’Aikikai mais je suis passé au Kodokan. Celui-ci a plusieurs étages de tatamis, et comme vous pourrez le voir sur la photo ci-dessous, un étage est suffisamment grand pour accueillir plusieurs cours. Au Kodokan il est également possible de regarder les cours du dernier étage depuis les tribunes. Un bon moyen de découvrir la discipline sans servir de sac !



Les petites associations
C’est le cas du Seifukai (ex Yoseikan Aiki) de Shizuoka. Le dojo était le rez de chaussée de la maison de Minoru Mochizuki, aujourd’hui l’étage a été rasé et le Seifukai est locataire. C’est pour moi le type de dojo le plus marquant dans le sens ou il est intimement lié a une école. Bien que n’étant plus propriétaire et malgré le décès du Me Mochizuki, les murs sont couverts de photographies, de diplômes, de souvenirs. Ici une photo avec le Me Mifune, la un diplôme honorifique du NTJ. On y trouve également un autel au fond de la salle. Le lieu est chargé d'histoire.




Les salles publiques
Il est possible au Japon de louer des dojos magnifiques, mi-tatamis, mi-parquet. Ils peuvent être loués de façon exclusive (comme nous avons pu le faire avec le Daito Ryu Takumakai a Osaka) ou être partagés. Dans ce dernier cas, on peut voir différents petits groupes se partager la salle et pratiquer. Nous avons eu le cas lors de notre séminaire avec Akuzawa : nous avions a cote de nous du Shorinji Kempo (pas le SK « classique » mais une école de Karaté du même nom), un sabreur, des pratiquants de Wushu et des boxeurs thai. Amusant quand on connait la culture du secret propre aux AM Japonais !




Les autres lieux
Une autre surprise fut ma découverte du Seibukan. S’ils étaient dans un lieu équivalent au Kodokan il y a quelques années, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les cours de Kawano sensei se déroulent à Kyoto dans un jardin d’enfants. Il s’agit d’une salle de sport telle qu’on peut les voir en France, avec un sol en lino. Pas de tatamis. En guise de tapis, il est possible d’utiliser des tapis de gymnastique, de tailles/épaisseurs/duretés différentes et qui de ce fait ne s’emboitent pas parfaitement. Nous avions fait notre démonstration avec les pratiquants du NTJ a cet endroit, et c’est la que j’ai passé mon Sandan. Expérience intéressante puisqu’elle oblige a porter une très grande attention au sol pour ne pas se tordre une cheville.

Les entrainements d’Aunkai chez Minoru Akuzawa sont eux dans une petite salle de réunion à Fujimidai. Les tables sont rangées dans un coin et Sensei utilise parfois le tableau pour écrire des Kanjis et expliquer un principe. La encore on est tres loin de l’image d’Epinal que l’on peut avoir depuis l’étranger. Pourtant, comme au Seibukan, la pratique reste on ne peut plus sérieuse et de qualité.



Les lieux de Gala
Je ne sais pas si ces lieux servent aussi a des entrainements réguliers, mais ils permettent d’accueillir de nombreux pratiquants/spectateurs lors des galas. En septembre, Fred et moi étions passé au Butokuden/Budo Center de Kyoto, un lieu superbe qui ferait rêver plus d’un pratiquant.


Je n'ai pas eu l'occasion d'aller dans des dojos privés au Japon, seulement en Corée ou le dojang et l'appartement du maitre ne faisaient qu'un. Ces lieux existent forcement aussi au Japon, mais comme souvent la queston est de savoir comment y accéder.

Commentaires

Yakimono a dit…
On arrête vraiment pas l'évolution ! Et moi qui m'attendais à voir des photos de dojos à l'ancienne en lisant cet article, mais cela m'a quand même appris ce qui se passe dans la réalité !
Xavier a dit…
C'est justement pour ça que j'ai écrit cet article, vu de l'étranger on a tendance à croire que tous les dojos au Japon ressemblent au Butokuden ou au Kodokan ou sont des dojos privés, dans la réalité c'est loin d'être le cas. Il ne faut pas oublier que l'immobilier est cher au Japon et que ça a donc un impact fort sur les salles et le prix des cours

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